Quels placements anti-inflation choisir pour diversifier son patrimoine en 2022 ?

Publié par Pierre & Placements | 4 février 2022

Dans sa note de conjoncture de décembre 2021, l’INSEE fixe la hausse des prix à 2,8 %. Et ce taux devrait persister sur le premier semestre 2022. La nouvelle résonne comme une petite menace pour les épargnants.
Mais que faire pour se prémunir contre cette érosion ?
Avec une prise de risque maîtrisée, des solutions de placements anti-inflation existent. Le moment est donc opportun pour procéder à quelques arbitrages patrimoniaux et se réorienter vers des produits d’épargne assortis d’un plus fort potentiel de rendement. Voilà donc l’occasion pour renouer avec des rendements supérieurs à la hausse des prix en diversifiant son patrimoine pour mieux le protéger contre l’inflation.

En 2021 l’inflation est de retour : qu’en est-il vraiment de la hausse des prix ?

C’est un véritable serpent de mer. Le retour de l’inflation fait depuis plusieurs mois la une de la presse économique. En creux, l’augmentation des prix et l’érosion de la valeur de la monnaie sont agitées comme une menace pour les épargnants. Mais s’il est admis que l’indice des prix à la consommation a progressé entre 2020 et 2021 et qu’il ne diminuera pas en 2022, l’abondance des statistiques produites sème parfois la confusion.

Le décryptage nécessaire des chiffres de l’inflation

L’inflation est un phénomène durable de hausse des prix qui a pour conséquence une dépréciation de la monnaie. Concrètement, si l’inflation constatée au cours d’une année a été de 2 %, alors une somme de 100 € détenue au premier janvier ne représenterait plus qu’un pouvoir d’achat équivalent de 98,04 € au 31 décembre (100/102). Cités par la Banque de France, l’INSEE ou EUROSTAT (une direction de la Commission européenne chargée de produire des statistiques communautaires), plusieurs chiffres circulent actuellement sur la l’évolution des prix en France en 2021. Il est parfois question d’une progression de l’inflation en moyenne annuelle de 1,6 %, d’un taux de 3,4 % de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) ou encore d’un taux de 2,8 % de l’indice des prix à la consommation (IPC) en glissement annuel. Quelques précisions s’imposent pour bien comprendre ces différents indices :

  • L’inflation exprimée en moyenne annuelle, qui s’établit à 1,6 % en 2021, correspond à l’accélération des prix mesurée en additionnant les moyennes comparées de progression de l’indice IPC entre chaque mois de 2020 et de 2021

  • Le taux IPCH (3,4 % en 2021) est communiqué par EUROSTAT. Il procède d’un mode de calcul qui vise à harmoniser les méthodes en vigueur dans les pays de la zone euro. En effet, les états européens n’appliquent pas tous les mêmes règlent pour construire leur indice des prix à la consommation. En France la différence entre l’IPC et l’IPCH correspond à la méthode de prise en compte des dépenses d’enseignement et de protection sociale. L’IPC retient l’évolution des données brutes alors que l’IPCH intègre seulement l’évolution de la part restant à charge du consommateur après encaissement de prestations sociales.

  • L’évolution en glissement annuel de l’indice IPC fourni chaque mois par l’INSEE est un taux d’inflation en temps réel. Cet indice est élaboré à partir d’une base 100 qui à pour point de départ l’année 2015. Il compare l’indice des prix à la consommation du mois à celui qui du même mois de l’année précédente. Ainsi l’IPC de décembre 2021 en France est de 107,85 alors qu’il était de 104,96 en décembre 2020. La progression des prix entre décembre 2020 et décembre 2021 est donc de 2,8 %.

Pourquoi l’inflation a-t-elle progressé de 2,8 % en France entre décembre 2020 et décembre 2021 ?

Le calcul de l’IPC en 2021 recouvre des variations de prix très disparates. Si le glissement annuel de l’IPC s’est établi à 2,8 %, l’évolution des prix ressort à 1,4 % dans le secteur alimentaire, à 1,2 % pour les produits manufacturés et à 1,8 % pour les services. En revanche, le coût de l’énergie a progressé de 18 %. Une forte augmentation de la demande de produits pétroliers a en effet été constatée à l’issue de 2020 et des périodes de confinement qui ont eu pour conséquence une mise à l’arrêt de nos économies. Le retour de l’inflation auquel nous assistons depuis un an est donc surtout en lien avec la reprise économique post épidémique. Pour analyser plus précisément les causes de la hausse des prix et savoir si un retour d’inflation doit être considéré comme conjoncturel ou durable, l’INSEE élabore également un indice peu connu du grand public : l’inflation sous-jacente. Le calcul de cet indice vise à mesurer l’évolution prévisible des coûts de production sur longue durée. Il ne prend pas en compte les tarifs de produits réglementés tels que le gaz ou l’électricité. En décembre 2021, l’INSEE publiait un taux d’inflation sous-jacente de 2 %, soit une réelle accélération par rapport à décembre 2020 (0,1 %). Pour autant, même si l’INSEE maintient une prévision d’inflation à 2,8 % sur le premier semestre 2022, cette hausse des prix pourrait n’être que temporaire, car purement liée à des phénomènes conjoncturels.

Dans une note de conjoncture publiée le 11/10/2021, la banque de France concluait que l’inflation apparue en 2021 « Même en prenant en compte les différents aléas sur la durée des facteurs temporaires et sur l’évolution des salaires, le scénario le plus probable est que l’inflation en 2023 reste inférieure à 2 % »

Poussée inflationniste : une situation déjà vécue à de nombreuses reprises dans le passé

Les pressions inflationnistes relèvent le plus souvent de pénuries liées à un déséquilibre offre/demande et de fortes hausses des prix de l’énergie. Dans un scénario durable de spirale inflationniste, la hausse généralisée des salaires contribue à entretenir le phénomène. L’inflation affecte régulièrement les cycles économiques. Elle survient le plus souvent dans le sillage des crises. La hausse des prix s’est ainsi fortement manifestée après guerre puis a perduré avec les chocs pétroliers des années 70 et jusqu’à la fin de la période des trente glorieuses. Après la création de la monnaie unique, l’inflation s’est stabilisée à 1,4 % en moyenne annuelle entre 2002 et 2020 alors qu’elle avait été de 2,1 % par an entre 1986 et 2001. Lors de ces périodes inflationnistes, si la monnaie s’est toujours dépréciée, des actifs ont au contraire continué de s’apprécier. Le marché de l’art ou l’or ont ainsi pu servir de valeurs refuges, mais ces investissements restent réservés à des connaisseurs. D’autres placements décorrélés de la valeur de la monnaie ont toujours permis d’offrir à leurs détenteurs des rendements supérieurs à l’inflation. Selon la chambre des notaires, l’immobilier a progressé en France entre 1999 et 2018 de plus de 150 %. Sur plus longue période, entre 1988 et 2018, les marchés, en tenant compte de réinvestissement de dividendes, affichent une progression de 1 352 %.

Pour battre l’inflation, optez pour l’immobilier locatif

Valeur refuge et protectrice du patrimoine, la pierre est également source de rendements réguliers. Pour battre l’inflation, l’immobilier locatif est l’arme idéale dont il faut disposer dans son patrimoine. En effet, la location d’un bien peut être chaque année revue à la hausse. Pour calculer cette révision, il convient de se baser sur l’indice de référence des loyers (IRL). Or, le calcul de l’IRL, qui est publié chaque trimestre par l’INSEE est basé sur la progression de l’indice des prix. Investir dans l’immobilier locatif est donc déjà une garantie pour l’épargnant de ne pas subir l’inflation. Et nul besoin pour cela d’acheter un bien en direct en s’imposant les longues démarches du processus d’achat. En souscrivant des parts de SCPI, il est possible d’accéder de manière facilitée à l’immobilier locatif en s’épargnant par la suite les contraintes de la gestion locative. La « Pierre Papier » fait en outre mieux que résister à l’inflation depuis de nombreuses années. Le rendement moyen des SCPI a en effet toujours été supérieur à 4 % lors de la dernière décennie et sur certaines thématiques spécialisées (SCPI logistique ou santé) la « pierre papier » offre une rentabilité au-delà des 6 %.

Assurance vie : des unités de compte pour contrer l’inflation

À la fois enveloppe fiscale et outil dédié à la transmission du patrimoine, l’assurance vie offre également un choix très diversifié d’unités de compte pour dynamiser ses placements. Parmi elles, des unités de compte immobilières sont également disponibles notamment des OPCI ou encore des fonds novateurs investissant dans le viager. Le temps est peut-être venu pour ceux qui détiennent des contrats mono support de s’alléger sur les fonds euros. Le panel des produits de placement proposé au sein de contrats multi support permet d’investir dans toutes les typologies d’actifs.

Beaucoup plus efficacement que le PEA, l’assurance vie sert une diversification de patrimoine multicritères. Il en effet possible d’investir par le biais d’unités de compte dans l’immobilier dématérialisé ou sur les marchés financiers via des fonds actions ou obligataires.  L’assurance vie n’est pas en outre contrainte par un zonage géographique. Les fonds disponibles peuvent être investis hors zone euro et y compris sur des marchés émergents avec des taux de croissance particulièrement attractifs. 

 

Le retour de l’inflation, probablement temporaire, ne doit pas être envisagé comme une fatalité. Même si l’épargne réglementée (Livret A, LDD) ou les fonds euros à capital garanti ne suffiront plus pour remédier à l’érosion monétaire, il reste toujours possible de trouver du rendement. Avec la remontée des taux d’intérêt, ces placements ne suffiront plus à pallier une hausse trop rapide et importante. Il convient alors de se positionner sur d’autres classes d’actifs. Entre immobilier locatif et assurance vie, les solutions ne manquent pas pour continuer de faire fructifier un patrimoine. Vos conseillers de Pierre & Placements se tiennent à votre disposition pour vous proposer des arbitrages pertinents offrant le meilleur couple sécurité/rentabilité.

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