2020 vient de s'achever, il est temps de tourner une page et de se projeter vers l’avenir. L’avènement d’une nouvelle année est en quelque sorte l’occasion d’un grand « reset ». Alors, pourquoi effectuer un focus sur la structure de l’épargne et son évolution en France lors des 12 derniers mois ? Pour ne pas être qu’une simple rétrospective, l’exercice consistera à déceler en 2021 les signaux d’investissement que comportent les enseignements de ce qui s’est passé en 2020.
Il peut être tentant de relier certaines inflexions économiques de l’année 2020 à l’évènement sans précédent que constituent la pandémie COVID-19 et ses conséquences. Pour autant, l’influence qu’a eue le déroulement de l’épidémie sur l’actualité financière n’a fait que confirmer des tendances déjà observées lors des années précédentes. Quelles sont-elles :
L’impact de la « pandémie COVID-19 » sur l’épargne en 2020 ne peut être évidemment ignoré. Mais il ne remet cependant pas totalement en cause des processus engagés depuis de nombreuses années. Sur certains segments de notre économie, la crise sanitaire devrait même jouer un rôle d’accélérateur :
Encore une fois, le scénario de l’année 2020 est une démonstration de la forte capacité de résilience de nombreux produits d’épargne. Le rebond des marchés boursiers lors du dernier TRI en atteste. Et à postériori, il apparaît que les épargnants qui ont su garder confiance en en continuant d’investir par le biais de versements périodiques en unités de compte sont les grands gagnants des 12 mois qui s’achèvent. Sur le front de l’immobilier également de belles perspectives demeurent. Maintes fois annoncée depuis plusieurs années, la baisse n’a pas eu lieu. Les placements dématérialisés tels que les SCPI font mieux que résister. Selon l’ASPIM**, le rendement moyen de la « pierre papier » au troisième trimestre s’est maintenu à 4,2 %.
Le contexte de taux bas présent depuis plusieurs années n’est pas étranger à ces orientations. Il pénalise évidemment l’épargne de précaution et les produits réglementés. Mais conjugué à une abondance de liquidité consécutive aux politiques monétaires accommodantes évoquées ci-dessus, il augure de belles perspectives pour les actifs financiers. Et ce d’autant qu’une remontée des taux n’est absolument pas perceptible pour 2021. Profitant également de ce contexte, l’immobilier demeure une valeur sûre, d’autant que pression démographique oblige la demande de logement reste forte en France.
À des fondamentaux qui perdurent, il faut ajouter de nouvelles opportunités qui à la faveur de la crise sanitaire émergent comme des relais de croissance. Le gouvernement français, lors de l’annonce de son plan de relance en septembre 2020, nous a ainsi donné ce qui sera peut-être le bon tempo de l’investissement des années à venir. La transition énergétique est évidemment au cœur de ce projet. Plus que jamais, investir dans la pierre (que ce soit dans le neuf ou dans un bien rénové) nécessitera de prêter attention à la qualité environnementale d’un immeuble. De même, l’investissement dans des fonds labellisés ISR devient de plus en plus synonyme de performances. Ces supports « éco responsables » s’étaient d’ailleurs déjà distingués en 2019 avec des rendements parfois supérieurs aux fonds traditionnels. Enfin, de nouvelles niches de rentabilité, que constituent le secteur de la santé ou celui du e-commerce, doivent inciter les épargnants à garder le cap d’une gestion patrimoniale diversifiée et confiante, puis pour partie orientée vers ces nouveaux placements prometteurs.
*OAT = obligation assimilable du trésor, TEC = taux de l’échéance constante, EURIBOR = Euro Interbank Offered rate ou taux interbancaire offert
**ASPIM = Association française des sociétés de placement immobilier