Les banques centrales sont-elles capables de réguler les marchés financiers face au Coronavirus ?

Publié par Pierre & Placements | 18 novembre 2020

L’épidémie à laquelle est confrontée la planète depuis la fin de l’année 2019 se traduit également par un recul du PIB dans la plupart des pays impactés. Les marchés financiers ont évidemment anticipé cette baisse dès le mois de mars. L’indice CAC 40 s’est ainsi effondré à 3 600 points avant de se reprendre puis de se stabiliser aux alentours de 5 000 points. Lors de la crise financière de 2008 puis de celle de l’euro en 2011/2012, les marchés financiers avaient déjà connu de fortes variations à la baisse. Mais la réaction des banques centrales via le déploiement d’une gamme d’outils monétaires anti-crise avait été efficace pour endiguer cette chute. Face à la pandémie COVID-19, les banques centrales sauront elles cette fois élaborer de nouvelles stratégies pour permettre à nos économies de retrouver le chemin de la croissance ? Il y a fort à parier qu’elles y parviendront d’autant qu’elles en ont la volonté manifeste. Et il faut d’ores et déjà noter que la BCE comme la FED ont réagit beaucoup plus rapidement qu’elles ne l’avaient fait en 2008.

Les banques centrales apportent désormais un soutien sans faille à l’économie

Depuis le milieu du 19e siècle, l’histoire économique a été ponctuée de crises marquées des krachs boursiers retentissants. Mais, s’agissant du rôle joué par les banques centrales lors de ces évènements, 2 périodes doivent être considérées. Il y a d’abord eu celle du « laisser-faire ». Jusqu’à la fin des années cinquante, les États, peu interventionnistes, ne cherchaient pas à influer sur l’évolution des marchés financiers. Le rôle dévolu aux banques centrales ne consistait qu’à émettre des quantités de monnaie suffisantes pour assurer les échanges commerciaux et en aucun cas, à soutenir les marchés financiers. La tendance était alors à privilégier l’auto régulation quitte à laisser de nombreuses faillites se produire. Cette philosophie a progressivement été abandonnée lors des crises survenues après les 30 glorieuses. Les banques centrales ont eu tendance à mettre en œuvre tout ce qui était possible pour sauver l’économie. Leur action depuis le début de l’épidémie de COVID-19 prend désormais une ampleur jamais atteinte et se conjugue avec l’interventionnisme des États pour porter directement sur les entreprises qu’il faut préserver à tout prix. Très sensibles à ce soutien sans faille, les marchés surprennent. Lors de la séance du 09/11/2020, le CAC 40 s’est apprécié de 7,57 %, dans ce que l’on pourrait nommer un krach à la hausse. N’y a-t-il pas là les prémisses d’une future envolée des marchés lorsqu’un vaccin permettra d’enrayer définitivement l’épidémie COVID-19 ?

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Les banques centrales seront-elles en capacité de maintenir dans la durée leurs mesures de soutien à l’économie et aux entreprises ?

Les politiques monétaires menées depuis une dizaine d’années en Europe et même outre-Atlantique tendent à démontrer que les banques centrales ont largement les moyens de réguler nos systèmes économiques. Celles-ci n’ont en effet cessé de procéder à des rachats massifs de dettes obligataires, visant non seulement, à pérenniser le fonctionnement des marchés, mais aussi à maintenir la solvabilité des états contraints de s’endetter. Si certains dénonçaient parfois l’émergence d’une trappe à liquidité, conséquence de la pérennisation d’une politique de « quantitative easing », la crise sanitaire a permis de lever quelques tabous sur ce sujet. Les États européens se sont rapidement affranchis de leurs contraintes budgétaires pour donner priorité à l’urgence économique. Et la question de savoir si les banques centrales sont capables de réguler les marchés alors que l’épidémie COVID-19 met à mal nos économies ne se pose même plus. Leur pouvoir de création monétaire apparaît de plus en plus sans limites dès lors qu’il ne se traduit pas par des dérives inflationnistes. À contrario l’objectif demeure de continuer à injecter des liquidités tant qu’un taux d’inflation à 2 % ne sera pas atteint. Et le maintien d’un endettement à taux 0 semble ne pas poser problème et favorise la poursuite sans limites de l’action des banques centrales. Partant de ce constat, il faut avoir à l’esprit que les marchés « se nourrissent » de liquidités. Prenant à contrepieds les prédictions les plus pessimistes, la fin de l’épidémie COVID-19 pourrait donc se traduire par une forte reprise des marchés financiers comme nous l’avions connue en 2019.

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Article rédigé par Pierre & Placements.

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