Une nouvelle année est traditionnellement l’occasion de prendre de bonnes résolutions. En ce qui concerne l’organisation de votre patrimoine, il s’agira en 2020 de réitérer quelques fondamentaux. La priorité de chacun doit être de rechercher une optimisation du couple rendement / risque. Et la meilleure stratégie pour atteindre cet objectif sera encore de veiller à maintenir une bonne diversification de ses avoirs.
L’évolution du contexte économique et l’introduction de nouvelles dispositions en matière d’épargne, notamment celles induites par la Loi PACTE, devront néanmoins amener à quelques prises de décisions ou d’opportunités. Mais la gestion du risque, la quête de rendement ou la protection du patrimoine s’entendent avec des méthodes différentes selon les priorités de chacun et surtout les étapes de la vie auxquelles nous sommes confrontés.
Le contexte économique : beaucoup d’interrogations, mais aussi quelques certitudes.
La gestion patrimoniale n’est pas une science prédictive. Il n’est pas ici question d’élaborer des hypothèses sur les évolutions économiques à venir. La presse se fait souvent l’écho de possibles krachs, conséquences de bulles spéculatives sur les marchés financiers ou dans le secteur immobilier. Ces raisonnements sont faciles à étayer puisque la probabilité qu’ils surviennent un jour est certaine. Ils ne sont en effet que la manifestation d’une normalité fréquentielle des cycles économiques.
Beaucoup plus hasardeux, voir présomptueux, serait en revanche de prétendre être en capacité d’en annoncer la chronologie. Le gestionnaire de patrimoine se doit d’être rationnel et de proposer des solutions factuelles susceptibles d’amortir les phases de reculs des marchés et de profiter des opportunités lorsque ceux-ci sont de nouveau orientés à la hausse. Une bonne répartition de son patrimoine entre actifs financiers et non financiers n’a pas d’autres objectifs.
Sans vouloir augurer de ce que sera demain, il est néanmoins possible de prendre acte de quelques certitudes quant aux évolutions économiques des 11 prochains mois et d’en tirer des conclusions sur les bonnes mesures à prendre pour orienter son épargne. Rien ne prédispose à une inversion de la courbe des taux. La BCE poursuit sa politique de « quantitative easing » (QE) et les emprunts d’état des grandes économies de l’UE sont désormais émis à taux négatifs.
- • Cette situation semble sonner le glas de l’assurance vie en euro. De nombreux assureurs ont modifié les conditions générales de leurs contrats et imposent à leurs clients qui voudraient souscrire un fonds euros, la souscription concomitante d’unités de compte. Pour rappel, la valeur des supports en Unités de Compte est sujette à fluctuation à la hausse comme à la baisse dépendant notamment de l’évolution des marchés financiers.
- • L’épargne sans risque ne permettait déjà plus de se protéger d’un taux d’inflation estimé à 1,8 % en 2019. Ceux qui choisiront de rester investis sur des livrets d’épargne réglementée subiront une érosion monétaire encore plus forte en 2020. À compter du mois de février, le taux du livret A et celui du LDD seront ramenés de 0,75 % à 0,50 %.
- • Mais la baisse continue des taux d’intérêt a également pour corollaire une amélioration constante de la capacité d’emprunt des ménages qui ne cessent de recourir à la dette pour investir dans la pierre. Les banques prêtent sans restriction, cherchant en cela à compenser l’érosion de leurs marges par un effet volume. Elles se trouvent par ailleurs contraintes par les autorités monétaires de pratiquer une politique de crédit volontariste ou à défaut de s’exposer à une taxation de leurs dépôts. Le marché immobilier continue donc de profiter à plein de cette abondance de liquidité et d’une demande qui ne faiblit pas.
2020 : peut-être une année charnière qui exige de redéfinir ses objectifs patrimoniaux et les moyens de les atteindre.
Le niveau historiquement bas des taux d’intérêt a en quelque sorte tué la rente. La fin des contrats d’assurance vie libellés en euros est peut-être le dernier acte de cette disparition de l’épargne sans risque. Cette nouvelle donne doit inciter à effectuer quelques arbitrages sur l’épargne financière que l’on détient et à rechercher d’autres supports de placement pour ses économies futures. Il faudra prêter attention aux nouvelles dispositions qu’introduit la Loi PACTE notamment s’agissant des règles de fonctionnement du PEA. Ce sera surtout l’occasion de dynamiser la rentabilité de ses avoirs en s’ouvrant à de nouveaux horizons de l’épargne. Il paraît plus que jamais opportun de s’intéresser à des actifs tangibles peu sensibles aux soubresauts des marchés financiers.
L’année 2020 amène à se poser de nombreuses questions qui devront être suivies de bonnes résolutions.
Article & guide réalisé par Pierre & Placements.