Confrontés à un taux d’inflation désormais supérieur à 6 % dans l’hexagone (et plus de 10 % ailleurs en Europe), de nombreux épargnants n’entrevoient plus de solutions pour protéger leurs liquidités contre l’érosion monétaire. Après une année 2021 exceptionnelle, les fluctuations à la baisse enregistrées sur les marchés financiers mettent de surcroit à mal l’attractivité du couple rendement/risque des « produits actions ». C’est dans ce contexte, après l’avoir délaissé pendant de nombreuses années en raison de taux proches zéro et des craintes sur les dettes souveraines, que les investisseurs renouent avec le marché obligataire. Pourtant, ce regain d’intérêt intervient après une chute historique des obligations en 2022. Alors, les titres à revenu fixe sont-ils réellement les produits d’épargne dans lesquels il faudra investir en 2023 ?
Qu'est-ce qu’une obligation : rappel de quelques notions de base
- Une obligation est un titre de créance, contrairement à une action qui confère à son détenteur un droit de propriété ;
- Les titres obligataires sont émis par des États ou par des entreprises privées ;
- Ces émetteurs d’emprunts obligataires proposent leurs titres sur ce que l’on appelle le « marché primaire » ;
- Les obligations lorsqu’elles sont émises sur ce marché primaire sont assorties d’une date d’échéance (maturité) à laquelle elles devront être remboursées ;
- Pendant leur durée de vie (entre l’émission et le remboursement), elles peuvent être négociées sur ce que l’on nomme « marché secondaire ». Les obligations sont donc des titres côtés dont le cours est exprimé en pourcentage de leur valeur nominale (le prix le plus souvent payé pour acheter l’obligation lors de son émission*) ;
- La valeur d’une obligation peut donc fluctuer pendant sa durée de vie, mais son remboursement s’effectuera à sa valeur nominale ;
- Le souscripteur d’une obligation sera rémunéré par un coupon, ou intérêt fixe, prédéterminé au moment de l’émission et qui sera toujours le même pourcentage de la valeur nominale.
*lorsque le prix payé au moment de la souscription d’une obligation correspond à sa valeur nominale, on parle d’émission au pair. Toutefois, un titre obligataire peut également être émis à un prix inférieur à celui du pair. La différence entre celui-ci et la valeur nominale constitue une prime d’émission.
Effondrement du marché obligataire en 2022 : pourquoi est-ce un signal pour investir ?
Lors du 1er semestre 2022, la hausse rapide des taux d’intérêt a entrainé, parmi d’autres répercussions, une baisse du marché obligataire. Ce sont bien sûr les titres du marché secondaire qui ont subi une brusque décote. Ce mouvement de balancier est cependant conforme à l’évolution que l’on peut attendre d’une valeur obligataire cotée lorsque les taux d’intérêt s’apprécient. Rappelons à ce sujet les interactions entre obligations et taux d’intérêt :
- Lorsque les taux montent, le cours des obligations baisse, notamment parce que les investisseurs préfèrent se rabattre sur des titres nouvellement émis, offrant un meilleur rendement ;
- A contrario lorsque les taux baissent, le cours des obligations cotées sur le marché secondaire augmente, car le rendement devient plus attrayant que celui des titres nouvellement émis.
Rien d’anormal donc, à ce que les marchés obligataires soient chahutés depuis le début de l’année. En revanche, l’ampleur de la baisse a de quoi surprendre et elle peut être considérée comme historique. Jamais la valeur des obligations cotées ne s’était autant contractée, avec un recul qui s’établit en moyenne à – 17 %. Mais après cette chute qui pourrait à priori démobiliser les investisseurs se profile une bonne nouvelle. Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, les mécanismes du marché obligataire se sont parfaitement enclenchés. La remontée des taux a eu pour effet de contraindre les émetteurs d’emprunts à proposer des rendements obligataires parfois supérieurs à 5 %. Désormais les émissions sur le marché primaire offrent de réelles solutions aux épargnants qui cherchent à placer leurs liquidités et à contrer l’inflation.
Comment investir le marché obligataire en 2023 : de manière sélective et de préférence sur le segment de « l’investment grade »
Chez Pierre & Placements, nous avons la certitude que de belles opportunités seront à saisir en 2023 sur le marché obligataire. Toutefois, comme tous produits de placement, les obligations ne sont pas exemptes de risques. Il importe donc d’être sélectif, notamment quant à la qualité des émetteurs. Partant de ce postulat, il nous paraît aujourd’hui pertinent d’être positionné sur le segment de marché de l’investment grade.
Qu'est-ce que l’investment grade et pourquoi privilégier ce compartiment du marché obligataire ?
Comme nous l’avons déjà vu, il existe 2 types de dettes obligataires : celles émises par des États (réputées les plus sûrs) et celles proposées par des sociétés privées. Cette seconde catégorie comprend des acteurs économiques aux profils très variés, allant des plus grandes entreprises jusqu’aux PME et aux ETI (entreprise de taille intermédiaire). À chacune de ces typologies d’émetteurs correspond un niveau de risque plus ou moins important. Les agences de notation hiérarchisent ces risques en attribuant aux émetteurs une note de solvabilité. Composé des sociétés les plus solides et des États les plus solvables (France, Allemagne, États-Unis, etc.) le segment de l’investment grade (littéralement : titres investissables) regroupe les emprunteurs qui ses sont vu attribuer une note allant de AAA à BBB - .
Ouvert à tous les investisseurs, le marché obligataire est peut-être un peu plus confidentiel que celui des actions. Les conseillers de Pierre & Placements sont à votre disposition pour vous permettre de profiter des titres les plus sécurisés offrant le meilleur rendement en 2023.