Le "jeudi noir" du 12 mars 2020 restera dans les annales de l’Euronext Paris. Avec un recul de -12,28 % en une seule séance, le CAC 40 a enregistré sa plus forte chute historique. Les plus stoïques diront que les records sont faits pour être battus. Mais avec une baisse de l’indice phare parisien de -33 % en trois semaines il y a aussi lieu de nourrir quelques inquiétudes.
Jusqu’où peut se poursuivre ce krach que certains préfèrent nommer bérézina ? S’agit-il uniquement d’un effet « coronavirus » ou d’une crise structurelle ? Quels peuvent être les effets à moyen/long terme ? Que convient-il de faire ?
Pierre & Placements se devait de vous apporter quelques éléments de réponse.
Le coronavirus est-il l’unique cause de l’effondrement des marchés financiers ?
À l’évidence, l’épidémie Covid-19 est à l’origine de la chute des indices boursiers. Reste qu’il faut encore déterminer si elle en est l’unique cause ou le simple déclencheur. Le 19 février, le CAC 40 culminait à 6 111 points. Le 12 mars il s’est replié à 4 044 points. Plus que la baisse, c’est la fulgurance de ce retournement qui surprend. Après une année boursière exceptionnelle en 2019 (+26 %), nombreux sont ceux qui voyaient l’indice CAC 40 se diriger vers un sommet à 7 000 points en 2020. A posteriori, le scénario peut paraître aujourd’hui bien saugrenu. Pour autant, ce pronostique reposait sur des bases solides :
- des données macro-économiques bien orientées
- une reprise du marché du travail
- et de l’avis tous, des grandes entreprises solides.
Ce constat revient à poser la question de la nature du krach auquel nous assistons. Est-il la conséquence d’une crise structurelle ou une simple correction ? La brutalité et l’ampleur de la chute invalident la seconde hypothèse. La solidité des fondamentaux économiques pourrait s’éroder sous l’effet des conséquences pour l’économie réelle des mesures de confinement décrétée pour lutter contre l’épidémie.
Alors un rebond des marchés sera-t-il possible ?
La chute des marchés financiers peut-elle faire émerger un point d’entrée pour les investisseurs ?
Les marchés financiers se nourrissent en quelque sorte des krachs. Car au fond ne s’agit-il pas avant tout de phénomènes de régulation ? À une chute succédera une hausse. Le rebond est une certitude. L’inconnue demeurera toujours le temps qu’il met à survenir. Chaque investisseur doit garder à l’esprit cette mécanique des marchés. Car si un krach semble engendrer de lourdes pertes, il inaugure aussi de nouvelles perspectives. Après la baisse, les marchés financiers se stabilisent et de nombreux points d’entrée apparaissent alors sur de belles valeurs le plus souvent toujours décotées.
Mais que faire des valeurs que l’on détient déjà en portefeuille ?
La survenance d’un krach nous rappelle toujours qu’investir sur les marchés est surtout une stratégie de long terme.
Ainsi, un fait générateur est toujours à l’origine de l’effondrement des marchés financiers, mais celui-ci est toujours amplifié par des comportements irrationnels. L’adage est bien connu : une perte ne se constate que lorsque l’on a vendu. Mais vendre parce que les marchés baissent n’est pas un acte de gestion rationnel.
Dans des circonstances telles que celles que nous connaissons depuis 3 semaines il convient de faire abstraction de la valeur boursière des actifs que l’on possède. Car au fond n’est-elle pas à ce moment-là virtuelle. Il importe d’analyser la valeur intrinsèque des supports sur lesquels l’on a investi.
Chez Pierre & Placements, nous préconisons généralement des allocations d’actifs au profil résolument plus défensif que la moyenne. De tels véhicules, s’ils subissent également les crises, sont conçus pour y résister dans l’attente d’une reprise des marchés qui ne manquera pas de survenir.
Nous pensons que le moment est opportun pour procéder à des versements libres et des arbitrages
Comme nous l’écrivons plus haut, des points d’entrée apparaissent pour les investisseurs. Ceux qui détiennent des liquidités pourront effectuer des versements libres ou mettre en place des versements programmés (ou augmenter leurs versements programmés existants) pour souscrire des parts d’UC* (unité de comptes) à prix décotés par rapport à ce qu’offrait le marché il y a encore 3 semaines.
Pour ceux qui étaient fortement investis en fonds euros, il s’agit d’un bon timing pour se délester d’actifs dont la rémunération moyenne est aujourd’hui de 1,5 %. Une partie de ces avoirs pourra être arbitrée pour aller rechercher davantage de performance sur des UC qui pourront profiter de la reprise des marchés.
La seule inconnue reste la date de la remontée durable des cours pour voir une revalorisation boostée de votre portefeuille.
Il existe une grande variété d’UC : ces fonds de gestion collective ont pour principale caractéristique d’opérer une large diversification parmi de nombreuses classes d’actifs. Ils peuvent être constitués d’actions, d’obligations, de produits monétaires, mais également détenir d’autres fonds… Les UC sont en réalité des OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières), des FCP (Fonds commun de placement), des SCPI (Société Civile de placement immobilier).
Facteurs de risque des UC : les unités de comptes ne vous confèrent aucune garantie en capital. Il s’agit donc d’un placement risqué : vous pourrez réaliser des gains, mais aussi des pertes, au gré de l’évolution des marchés.